Rocio Vicario et al.
L’histiocytose à cellules de Langerhans (LCH pour « Langerhans cell histiocytosis ») et la maladie d’Erdheim-Chester (ECD pour « Erdheim-Chester disease ») sont des pathologies clonales affectant les cellules myéloïdes clonales et qui sont associées à des mutations activant la voie des MAP kinases. Ces pathologies provoquent des altérations cérébrales de type neurodégénératif. Dans cet article, les auteurs identifient des clones microgliaux mutants chez des patients atteints de LCH ou d’ECD, présentant ou non des signes d’atteinte neurologique. Ces clones sont associés à une microgliose, une astrocytose et une perte neuronale, principalement dans les noyaux gris du rhombencéphale. Chez les patients ayant la plus longue évolution de la maladie, l’apparition de symptômes neurologiques est corrélée à la taille des clones exprimant PU.1 (p = 0,0003), suggérant une phase de neurodégénérescence infraclinique.
L’analyse par barcoding moléculaire montre que l’origine des clones pourrait provenir de l’hématopoïèse médullaire ou du sac vitellin, selon les patients. Dans un modèle murin, les auteurs rapportent que la topographie des lésions semble liée à un avantage prolifératif local des clones microgliaux. La déplétion microgliale via un inhibiteur du récepteur CSF1R permet de limiter la perte neuronale et d’améliorer la survie dans ce modèle murin.
Ces résultats caractérisent une maladie neurodégénérative associée à une prolifération clonale de la microglie inflammatoire. La longue phase préclinique autorise une fenêtre thérapeutique avant l’apparition d’une perte neuronale irréversible.