Faith Brennan et al.
Dans les suites d’une lésion médullaire sévère, on observe un remodelage des réseaux synaptiques conduisant à un dysfonctionnement du système nerveux autonome. En conséquence, des stimuli viscéraux ou somatiques, normalement inoffensifs déclenchent une activation incontrôlée des réflexes sympathiques spinaux. Les mécanismes conduisant à la formation de circuits sympathiques hyperexcitables restent inconnus. En analysant un modèle murin de traumatisme médullaire, les auteurs de cette étude ont observé que les cellules microgliales entourent les interneurones glutamatergiques actifs, coordonnent une synaptogenèse excitatrice multi-segmentaire et favorisent l'expansion de réseaux sympathiques anormaux qui impactent les fonctions immunitaires, neuroendocrines et cardiovasculaires. La déplétion des cellules microgliales prévient la restructuration inadaptée des réseaux autonomes médullaires et permet de réduire la dysréflexie autonome et l'immunosuppression qui en découle. A l’inverse, le repeuplement microglial chez des souris dépourvues de microglie rétablit une dysautonomie pathologique. Au plan moléculaire, ce remodelage synaptique anormal requière l’activité du récepteur myéloïde Trem2 et l'expression neuronale du canal calcique dépendant du voltage α2δ-1.