Meeki Lad et al.
Dans cet article, les auteurs montrent que, dans un modèle murin de glioblastome (GBM), les neutrophiles associés aux tumeurs (TAN pour « tumor-associated neutrophils ») présentent des caractéristiques morphologiques, phénotypiques et fonctionnelles de cellules dendritiques. Ces TAN sont notamment capables de présenter des peptides exogènes dans le contexte des molécules du MHC de classe II, d’activer les lymphocytes T et d’inhiber la croissance tumorale in vivo. Dans des prélèvements GBM issus de patients, l’analyse de trajectoire sur des données single-cell RNA-seq (RNA-seq sur cellule unique), identifie un phénotype « hybride », cellule dendritique-neutrophile, qui correspond à un programme d’activation (= état de polarisation) distinct des TAN cytotoxiques classiques. L’analyse de trajectoire indique également que ces TAN hybrides se différencient à partir de précurseurs locaux. Des expériences de transplantation de lambeaux osseux crâniens traçables et d’ablation médullaire ciblée, démontrent que les os de la voûte crânienne (le calvarium) forment une source de cellules myéloïdes présentatrices d'antigènes, dont les TAN. Ces cellules myéloïdes sont nécessaires à l’induction de l’activité cytotoxique et de la mémoire lymphocytaires T. Chez la souris, l’administration intracalvariale d’un agent augmentant l’extravasation des neutrophiles, l’antagoniste de CXCR4 AMD31000 (nom commercial : Plerixafor®), se traduit par une augmentation de la survie dans un essai préclinique.